ballade du chanteur contemporain
La chanson du rebelle en service
J'aurais été un garçon
Je ne serais pas né en banlieue
J'aurais été fils de bourgeois
Tout petit j'aurais été bien aimé et bien éduqué
A des kilomètres de toi
Vraiment de rien j'aurais manqué
Dans les écoles du centre ville
J'aurais appris que ma parole
Fallait bien le tenir le rôle
Et que pour attraper les filles
Il suffisait que je sourie
Avec l'air d'un oiseau blessé
Moi qui était complètement blasé
Je pourrais maquiller mon cœur
Au romantisme sans douleur
Qui brille dans les yeux des petits branleurs
Et puis pour meubler le néant
Où siégeaient mes désirs mécréants
Encouragé par mes parents « artiste « répétaient-ils en rêvant
C'est un beau métier, ça s'apprend
Alors pour faire du rock comme
Bob Dylan ou Jim morrisson
J'aurais appris la guitare et le chant
Eu soif de gloire, de premier rang
J'm'serais mis à poétiser sur papier
Comme Brel, Brassens, Léo ferré
Entre les joints et les acides
J'aurais écrit des textes lucides
Soudard, partisan, je dirais
La mort le défi le soleil, et même noir
Je déchirerais les murs muets de l'oubli
Crachant des notes électrique
D'une guitare rock mélancolique
Contre les barricades sans ivoire
Minauder devant le micro, et crépiter la guitare
Désaxée, exaucée, damassée,
Et perles pillées
Dénoncer
Le temps qui, loin de moi, me dispatche
L'ennui le dégoût que je mâche
Seraient l'holywood de ma gum
J'hypothéquerais ta misère
Pour te crier que nous sommes frères
Je décocherais des sentences qui s'accrocheraient dans vos mémoires
Car le noyau de mes mots vivait déjà dans l'histoire
De ces générations sacrifiées
A la cisaille des mille péchés
Des égarés qui prennent pouvoir
Si j'avais été un garçon j'aurais pas été une putain
Mais canaille un tombeur caustique
Je n'aurais pas été un connard
Et toujours ramener ma poire
Chanteur j'aurais connu la gloire
C'est debout sur une scène
Une guitare en chien de fusil
Campé sur mes jambes écartées
Que j'aurais aimé vous voir, vous le monde, à mes pieds
Sur les vires voltages enivrants de mélodie
J'aurais raconté toute ma vie
Tout en laissant imaginer
Que ma voix s'élève pour la votre
Puis parfois je vous aimerais
Et j'hurlerais des mots comme « notre »
Vomissant des tirades sur un amour de cannibale
Je m'offrirais la thérapie capitale :
Rien que pour moi le cri primal
Je serai aimé applaudi
Pour les raisons qu'aujourd'hui
Je reste seul et mal compris
je deviendrai millionnaire
Chantant sans trêve qu'la thune j'en ai rien à faire
Si j'avais été un artiste je m'se'rais gavé de cocaïne
Devant le miroir d'une loge, tous les soirs avant le show
Endosser la peau du héro qu'est anti héro
Et là, debout sur une scène j'aurais fait mon numéro énième
Je serais cabot je serais chienne je s'rais moi-même
Je chanterais « i'm the King »
Pensant « merde ! Trop bonne cette cocaïne !»
Et je sortirais mon quatrain sur les droits d'auteurs
Internet et tout l'tintouin
Oubliant que j'avais toujours craché
Sur ces icônes capitalistes
Qui n'ont plus rien d'idéaliste
Enfin dans ma loge de diva
Sacrifier à rituel
Tordre les ailes
des groupies plus belles
Je leur en mettrais plein les veines
Des poudres à 200dollars
Qui font chanter la mort
et se coucher les sirènes
En buvant une coupe de Ruinart
J'écrirais, gaiement , sur la partition d'une ballade
Le requiem pour un clochard
Que t'as laissé crever de froid
En pleine gloire je tirerais ma révérence
En prétextant que moi la gloire et le fric
Ça abîme ma métaphysique
Mais simplement j'aurais compris
Qu'au net je ne suis plus le seul
À pouvoir oublier d'être honnête
pire encore car il s'y trouve un nombre incroyable d'artistes
je ne suis plus seul dans le temple et y a trop de noms sur la liste
invectivant le "label" ,
culpabilisant les utopiques
de mon bon vieux public
je m'en irais moi et mes tics
essayant d'éviter la claque
de ne plus valoir un dollars de ta poche
Toute similitude avec des personnes existants ou ayants existé ou même existant réellement, serait purement fortuite et involontaire